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zdraztvitié
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6 novembre 2010

Profession : Libraire

arcimboldo_libraire_lJe me souviens, lorsque j’étais enfant et que je disposais de quelque argent, aller à la librairie qui faisait alors également papeterie et marchand de journaux, m’acheter les livres de la bibliothèque rose, puis verte, puis spirale.

A l’époque et dans mon quartier je ne sais pas ailleurs, il n’y avait pas de vraie librairie, à savoir des magasins qui ne vendaient que des livres hormis les librairies scolaires, où on m’emmenait acheter mes manuels, telles : Colbo, Séfer et ensuite Assas (et un petit coup de pub pour les collègues, un !). Je me rappelle la joie que j’éprouvais en y entrant, furetant dans les rayons (préalablement définis par Babouchka) et le plaisir éprouvé lors de la découverte du dernier volume de la collection tant convoitée.

Adolescent, j’eus accès à de vrais librairies situés dans d’autres quartiers et ma soif de lire, de découvrir de nouveaux auteurs, leurs œuvres, paraissait inextinguible. Seul le contenu de mon portefeuille était capable d’y mettre un frein. Car bien évidemment, si j’allais dans les bibliothèques, je restais insatisfait. Je désirais posséder, non de l’or comme l’avare, mais du papier écrit pour pouvoir à loisir et, à n‘importe quel moment, le manipuler, le consulter, lire et relire, m'y référer. Si certaines de mes lectures m’étaient vivement conseillées par babouchka et mon directeur d’études, il m’est apparu assez tôt que cela ne me suffisait pas. Aussi, devins-je papivore, dévorant, tous les livres quels qu’ils soient (romans, policiers, historiques, biographies, religieux, etc…) m’imbibant de tout ce qui passait à porter de mes yeux, puis de mes doigts. Certains livres d’ailleurs les brûlaient, ces doigts, notamment ceux comportant des images et/ou des passages sulfureux, hum oui enfin pour un garçon d‘une quinzaine d‘années.

Jeune homme, j‘entrepris de découvrir, après mes premiers émois sentimentaux, la littérature des hommes et/ou femmes ouvertement homosexuels et/ou lesbiens. Au départ, ne connaissant que les auteurs les plus connus et pas forcément leurs œuvres, je me suis aventuré au petit bonheur la chance, tombant sur des livres et/ou des magazines pseudos littéraires, mais carrément porno. Ce n‘était vraiment pas ce que je recherchais. Aussi, me renseignais-je avec moult précautions auprès d’un libraire loin, très loin de mon arrondissement, à l’autre bout de Paris pour éviter tout rapprochement.

libraireC’est timidement et presque dans un souffle que j’osais formuler ma demande, je me souviens du regard de ce libraire, un regard étonné, suspicieux, presque choqué qui m’a dévisagé de la tête au pied, se demandant si j’avais bien l’âge requis pour consulter pareils ouvrages puis, pour finir, m’a orienté sur le fond du magasin à la limite du rideau, abritant d’autres joyeusetés, censé protéger la morale des bien pensants et autres culs bénis ainsi que l’innocence présumée des enfants. C’est à la fois fébrile et presque honteusement que je commençais à regarder les titres offerts à ma vue et que je les compulsais et, qu’une fois mon choix fait, je me dirigeais vers la caisse prenant soin à ce que personne ne puisse voir les titres et/ou volumes choisis.

Je garde de cette période un souvenir, que je juge à présent, amusant, mais il est totalement hors de question que j’impose à mes clients pareille épreuve. La littérature est trop importante pour être cachée, censurée, quel que soit le sujet et/ou le genre abordé. Aussi, ma décision de faire de mon petit magasin une librairie salon- de-thé (idée ramenée de Londres), où tous les livres sont bien exposés, en pleine clarté du jour ou artificielle, classés par genre puis par auteur. Je veux que mes futurs clients viennent chez moi par plaisir, qu’ils s’y sentent bien, qu’ils puissent examiner les livres qui les intéressent confortablement et qu’ils me voient comme un «ami» pouvant les conseiller et non comme un censeur, ou un vendeur. Je me refuse d’être un supermarché de la culture, uniquement préoccupé de la rentabilité de mon commerce. et ce, quelque soit l'état de mon tiroir caisse. Ce métier je l'aime et c'est un des rêves que j'ai pu réaliser. Pas question qu'on me le gâche !

 

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quand j'étais enfant, je rêvais de devenir libraire. Ou bibliothécaire. Pour moi, un livre était bien plus qu'une simple histoire. C'était un monde parallèle dans lequel je pouvais fuir la réalité. J'adorais aller dans des librairies "obscures" où tous les livres étaient entassés les uns sur les autres. Je n'ai jamais eu la sensation de perdre mon temps en fouillant les rayons des bouquinistes. Aujourd'hui encore, lire est un trésor de coeur, à mes yeux. Un livre, c'est l'ami que je ne trouve pas ailleurs.
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