Exposition Yue Minjun - L'ombre du fou rire
Présentée à la Fondation Cartier du 14 novembre 2012 au 17 mars 2013.
L'exposition présente un choix d'oeuvres réalisées au début des années 1990. Ces toiles parmi les premières de Minjun sont très importantes tant elles témoignent d'une recherche et d'une définition progressive de son style. La représentation est encore réaliste et les physionomies des visages très diversifiées. Il choisit ses amis pour sujets. Mais peu à peu, de nombreux éléments stylistiques propres à son travail, prennent place dans ses toiles : le portrait, la répétition, l'absurdité des situations ou encore la représentation d'éléments réels, comme certains monuments historiques.
Peu à peu, les différentes physionomies s'effacent et tous les visages commencent à ressembler à celui de l'artiste qui se met en scène dans des situations extraordinaires, improbables, ou très poétiques. Parfois, le visage se déploie en gros plan, la bouche grande ouverte sur l'ensemble de la toile. Ces oeuvres laisse le spectateur face à la capacité de variation infinie de l'artiste et rappellent aussi une tradition surréaliste où certaines toiles avaient pour intention de rendre visibles les mondes du rêve, de l'imaginaire et de la pensée.
Yue Minjun compare l'élaboration de ces toiles immenses qui semblent raconter une histoire à certaines scènes de dessins animés : l'expression du visage change peu, alors même que les situations dans lesquelles il se met en scène sont toutes marquées par la stylisation des formes, l'absurdité ou la cocasserie. Pourtant l'artiste ne donne aucune indication quant à l'histoire de ses tableaux.
Né en 1962 à Daquing, dans la province du Hei Long Jiang en Chine, Yue Minjun peint d'abord en amateur, avant de partir étudier l'art en 1985 à l'école normale de la province du Hebei.
C'est dans la communauté d'artiste du village du Yuanmingyan, près de Pékin, au début des années 1990 qu'il commence à définir son style et trouve le sujet qui deviendra ominiprésent dans ses toiles : le rire.
Au même moment se développe le "réalisme cynique", un courant artistique qui se caractérise par un désenchantement face aux mutations socio-politiques de la Chine et dont Yue Minjun a souvent été considéré comme l'un des principaux représentants.
Après une participation remarquée à la 48ème biennale de Venise en 1999, Yue Minjun acquiert une renommée internationale et ses oeuvres entrent dans de nombreux musées et collections du monde entier. Aujourd'hui, il poursuit son activité dans son studio près de Pékin et est considéré comme l'un des artistes les plus influents de sa génération.
Mon avis : Volodia
Tout d'abord, nous ne connaissions pas la Fondation Cartier ni l'endroit où elle se trouvait. Il s'avère qu'on nous indique de descendre à Montparnasse, alors qu'elle se situe plus près du métro Raspail soit deux stations de métro plus haut. Et bien évidemment, nous avions pris l'avenue Raspail dans le mauvais sens (c'est de ma faute je sais que les premiers n° démarrent à la Seine donc le 261 se trouvent en haut et non en bas), bref ...
La Fondation Cartier est un grand bâtiment tout en verre, entouré d'un jardinet ou trône malicieusement 3 salons en pierre ? composée de deux, trois spacieux fauteuils de style, peint en orange (très sympathique).
A la caisse comme à l'intérieur, nous sommes prévenus, les appareils photos, les portables sont interdits. Seules prises autorisées : la photo de l'exposition située sur le boulevard et celles du jardin (en trichant un peu on arrive péniblement à prendre à partir du jardin, quelques toiles, ce que nous avons fait sans vergogne).
L'exposition proprement dite est géniale, nous étions sous le charme et c'est pour notre part, un visage affichant un sourire communicatif, certainement niais, mais béat d'admiration que nous avons offert aux autres visiteurs, toutefois, je me dois de m'interroger sur le travail de l'artiste, à savoir va-t-il rester original ou va-t-il être reproduit à la chaine comme tout ce qui nous vient de Chine ?
Ma réflexion provient d'un magasin situé rue de la Verrerie dans le 4ème arrdt de Paris, qui affiche des toiles de cet artiste mais reproduit en je ne sais combien d'exemplaires à moins que ce ne soit déjà des copies ??? Le galériste français dont j'avais fait la connaissance il y a environ deux ans lors d'une exposition de ces toiles à la foire de Paris, m'avait dit alors, qu'il avait vécu deux ans en Chine et qu'il était le seul sur Paris à vendre ce genre de peinture. Il exposait des toiles faites à la demande et/ou à la chaine en Chine ? (j'avais déjà remarqué que certaines des toiles en vente étaient en plusieurs exemplaires, seules les couleurs changeaient).