Indigo - Un périple bleu du 27/01/2015 au 02/05/2015
Cette exposition a lieu à la Bibliothèque Forney Paris 4ème. Prix d'entrée 6 euros. Photos autorisées sans flash.
L'indigo serait ce fil bleu qui lie et réconcilie l'humanité, passant du Japon à l'Amérique Centrale en traversant la Chine, l'Inde, le Moyen Orient et 'Afrique.
Cette exposition très bien mise en valeur, nous fait découvrir au fil de son parcours combien les techniques ulilisées pour teindre, décorer, tisser, broder, imprimer, laquer les textiles, sont universellement partagées à travers le monde. C'est une immersion dans le bleu, un voyage dans des pays où le quotidien se teint en indigo. Ces textiles et costumes populaires révèlent des trésors d'inventivité communs à des populations n'ayant eu aucun contact entre elles.
L'exposition se décline en quatre salles :
Salle 1 : Pastel contre indigo en Europe un peu d'histoire.
Le pastel, une plante à bleu encore appelée guède, a été cultivée de l'Italie jusqu'aux confins de la Russie et utilisé en teinture depuis la plus haute antiquité.
Au cours des 15ème et 16ème siècle, dans le Pays de Cocagne, entre les villes de Carcassonne, Albi et Toulouse, on surnommait le pastel "l'or bleu", tant sa floraison jaune illuminait la région et son commerce générait d'importants revenus.
Il fallut attendre Marco Polo et les grandes découvertes pour que le pigment indien, dont le taux d'indigotine est 30 fois supérieur à celui du pastel, fasse son chemin jusqu'aux ateliers de teinture européens. La concurrence entre teinturiers de pastels et indigotiers fut rude, bien que les premiers fussent privilégiés et protégés dans la plupart des pays d'Europe par des édits royaux. Finalèment, la guède dut céder devant l'indigo importé des Indes ou des Amériques, et lui-même fut détrôné, dès la fin du 19ème siècle par l'indigo de synthèse, mis au point par l'industrique chimique allemande.
Au 19ème siècle, toute une panoplie d'humbles vêtements vit le jour. L'ouvrier, le pêcheur, le maquigon tous portaient des vêtements de travail bleus : blouses, tabliers, vestes, salopettes, vareuses, casquettes et bérets. On teint le chanvre, le lin, le coton, le métis, la laine, la serge. Des vêtements populaires de Provence ou de Hongrie, de Slovaquie, d'Autriche présentent des similitudes avec des textiles indigo produits dans le reste du monde. Plissage, décor en réserve et cadrage.
En Europe le cadrage consiste à faire passer une toile entre deux ou plusieurs cylindres métalliques chauffés. Cette opération provoque une sorte de fusion superficielle et écrase les fibres, les rendant imperméables et lustrées. En Afrique ou en Inde, les tissus sont frappés avec un outil en bois pour leur donner un aspect brillant imitant la soie.
Salle 2 : l'Asie en bleu
Japon : Au Japon dès le 12ème siècle les samouraïs préfèrent le bleu. Le kimono, "la chose que l'on porte", celui des nobles comme celui des paysans revêts tous les décors et toutes les nuances de l'indigo. De nombreuses techniques permettent de démultiplier les effets en jouant sur le contraste bleu et blanc. Sensées protéger des insectes, les tenues teintes à l'indigo sont privilégiées pour travailler au champs.
Chine : Dans la Chine des minorités ethniques, l'histoire de chaque peuple se brode ou s'écrit sur l'étoffe indigo. C'est aux femmes que l'on doit la sauvegarde des traditions vestimentaires. Toute leur garde-robe est comme trempée dans une cuve de teinture. Elles confectionnent et portent leur costumes indigo très sombre, aux broderies multicolores, et assurent la transmission du savoir-faire auprès des jeunes filles.
Salle 3 : Afrique
En Afrique de l'Ouest, diverses variétés de plantes à bleu se sont adaptées aux conditions climatiques. C'est au Nigéria, dans les villes de Kano et Sokoto que les teinturiers haoussa et nupe s'activent autour des cuves pour teindre les voiles touaregs, saturés de pigment indigo. Les tisserants baoulé de Côte d'Ivoire tissent des pagnes bleus et blanc où la technique de l'ikat côtoie les rayures. Au Cameroun, les Bamiléké décorent leurs tissages de motifs blancs en réserve, exécutés à l'aiguille et destinés à être décousus après teinture. C'est la même technique qu'utilisent les femmes dogons du Mari et les teinturières soninké et peul du Fouta Djallon, pour décorer leurs pagnes d'une grande variété de dessins réalisés en réserve, puis calendrés pour acquérir la brillance requise.
Salle 4 : Amérique centrale et Amérique du Sud
En Amérique latine, bien avant 1520 et l'arrivée des Espagnols, les Aztèques connaissaient les propriétés tinctoriales de l'indigofera sulfructicosa, l'anil, ou xiquilite, une haute hervacée. Mais avec le développement des empires coloniaux espagnols et rançais de la Louisiane aux Iles Caraïbles et au Salvador, les plantations et les indigoteries où travaillait à bon marché une main d'oeuvre d'esclaves se sont multipliées. La production du précieux pigment s'est intensifiée pour devenir un fructueux produit d'exportation destinés à l'industrie européenne. Son effondrement coîncide avec la découverte de l'indigo chimique.
A ce jour, les traditions s'estompent, les jupes bleues sont encore l'apanage de quelques femmes du Chiapas et du Guatemala, alors qu'on dévouvre parfois sur le poncho d'un indien Quechua ou Aymara des rayures indigo.
Inde - Asie Centrale - Moyen Orient :
Voir le lien ci-après sur l'article réalisé par mon compagnon
http://indiangay7.canalblog.com/archives/2015/04/11/31874987.html
Vietnam - Laos - Tibet
En Asie du Sud-Est, les plantes à bleu varient d'une variété à l'autre, en fonction de l'altitude ou de la chaleur. L'usage de l'indigo est commun à presque toutes les tehnies qui dans ces paysn aiment l'indigo saturé, presque noir. Les costumes évoluent vite, le chanvre cède la place au tissu synthétique, des galons mécaniques remplacent les broderies au point de croix et le coton noir prend le pas la toile indigo.
Mon avis : Volodia
Nous (mon compagnon et moi) avons beaucoup aimé. Cette exposition a été très bien mise en scène, instructive, car en plus de toutes les explications figurant dans chacune des salles, un petit film nous montrant la cueillette de la plante, ainsi que le montage de la cuve, la macération des plantes et la teintures des toiles était projeté, ce qui permet aux visiteurs de visualiser toutes les étapes de fabrication d'un tissu indigo.
Les pièces exposées étaient non seulement variées mais abondantes et très représentatives du travail exécuté par les différents pays concernés. Présentées dans les salles en fonction de leur provenance avec possibilité de lire les explications correspondantes donc pas besoin de revenir sur ses pas pour voir l'objet décrit.
Important également, des banquettes permettant non seulement de se reposer, mais d'avoir une vue d'ensemble et regarder confortablement le petit film en totalité.