Sérénité
Il m'attendait sur notre lit, nu, assis sur les talons, les mains posées sur ses cuisses, le sexe bien en vu reposant sur son support naturel. Calme à son habitude, mais le visage irradiant une sérénité que je ne lui vois qu'au retour du Temple hindou et/ou d'une fête religieuse. Ce spectacle était suffisamment rare pour que j'eusse envie de le faire durer.
Je montais à mon tour sur notre lit et pris position en face de lui, il avança les mains pour me dévêtir et je l'aidais tout en lui laissant l'initiative du geste. Lorsque je fus nu et en position semblable à la sienne, nous nous regardâmes dans toute notre nudité, sans honte et sans gêne et il me dit : "Je t'aime mon A". Je n'ai jamais douté de son amour pour moi, mais c'était la première fois qu'il l'exprimait en mots. Ce pronom possessif mis devant mon prénom donnait plus d'intensité et de saveur à cette déclaration. Il s'est penché pour effleurer mes lèvres ce baiser a recouvert par sa douceur des années de larmes et de détresse. Ne pouvant contenir mon émotion, j'ai fondu et mon petit S... a su me consoler à sa façon, c'est à dire sans paroles, mais avec des gestes d'une telle tendresse que celle-ci fût vite remplacée par de l'amour. L'amour que nous éprouvons l'un pour l'autre.
Son désir était devenu parfaitement visible et il ne faisait rien pour le subtiliser à mon regard, Il voulait se montrer, me montrer ce qu'il ressentait pour moi et j'en ai été flatté, car il était sincère. Roudoudou, je l'ai compris au fur et à mesure des années ne peut se donner s'il n'éprouve aucun sentiment. Il est magnifique tant physiquement que moralement. Pour lui, je suis son ami, son amant, son mari. Il n'est pas jaloux de mon passé. Il m'a pris tel que j'étais, il comprend et il accepte sans restriction, sans poser de question. Mon amour lui suffit.
Il a tout osé : les avances et m'a laissé voir sa nudité, son émoi lors de mes caresses. Il m'a fait "comprendre" ce dont il avait envie, et m'a tout donné. Son amour, son corps, ses soupirs et ce petit cri suivi d'un léger frisson au moment de l'étreinte. Il m'a tout donné. Je suis comblé !