Chamanes et divinités de l'Equateur précolombien
Cette exposition a lieu actuellement au musée du Quai Branly jusqu'au 15 mais 2016.
"Chamanes et divinités de l'Equateur précolombien illustre la permanence immémoriale du sacré : pendant le millénaire ici documenté (de 1000 avant J.-C à 500 parès J.-C) chaque continent terrestre, de l'Afrique à l'Asie, développa dans son autarcie religieuse une mythologie des êtres supérieurs ou magiques. Universalité de la croyance, diversité de ses formes.
La focale se fixe sur une région côtière au climat tropical pluvieux, peuplée de cultivateurs de maïs et de manioc - l'actuel Equateur. Dans la cosmogonie de ses peuples, le chamane se tenait au coeur d'une vision tripartite de l'univers : la voûte céleste d'où tombent les pluies bienfaisantes ; l'inframonde des esprits et des défunts et, au milieu la Terre-Mère., dite aussi Pachamama, où évoluent dans leur contingence périssable les animaux et les humains.
Le chamane pratique une connectique de l'incantation, une intercession érémonielle. C'est un pontife-passeur choisi dès l'enfance, dont les pouvoirs magiques régulent les cycles et les accidents de la vie communautaire. Une sorte d'ombudsman métaphysique agissant sous psychotropes. Il lui incombe, par les offrandes et la mantique, de protéger les siens des maléfices. Et d'attirer sur eux, par des rites propitiatoires, la bienveillance du règne vivant cristallisée en divers symboles : l'air-aigle, le feu-jaguar, l'eau-serpent.
Dans cette vision symbiotique, l'ascendant du chamane agit comme une régulateur balsamique, une garantie surnaturelle de la pérennité des sociétés humaines. Magie blanche, si l'on veut, mais ramifiée en un très riche apparat de coutumes et d'objets, dont témoignent les 265 pièces de cette exposition présentée en partenariat avec le ministère de la Culture et du Patrimoine de l'Equateur. Ces rites qui parurent impies aux conquistadores et oniriques à André Breton se recommandaient d'une pléthore de symboles. Les offrandes des chamanes avaient pour site les maisons-temples, sanctuaires édifiés au faite de monticules artificiels, lieux l'oraison vers les ancêtres et les cieux.
Parés d'ornement sacramentels : clous faciaux, plaques pectorales, bracelets, rivières de perles, coquillages grelottants, Conques marines pour la pluie, fibules d'or pour le soleil.
Sur la table rituelle, le chamane disposait sont kit fétiche. Statuettes hybridant des fragments déifiés, sortes de cadavres exquis en terre cuite mélangeant plumes, écailles et canines. Pierres taillées, effigies sxuées, feuille de coca, miroirs d'obsidienne entouraient la "chicha" coupe à libations où purgatifs et allocinogènes activaient bientôt le biosystème du chamane, aussi chargé en substances psychédéliques qu'un musicien du Grateful Dead en période de concert zénithal.
Sous états altérés, enivré par une musique rituelle, le chamane procédait aux guérisons, passes initiatiques et aussi aux sacrifices sanglant - animaux, prisonniers ennemis - nécessaires à la catharsis de la tribu. En entrant dans cette exposition, vous êtes conviés à la cérémonie".
Texte de présentation de Marc Lambron de l'Académie française
Mon avis : Volodia
Que dire après une si belle présentation. Sinon que les pièces exposées sont magnifiques. Très bien conservées. Mises en scène par catégories et dans un ordre permettant de comprendre et suivre la progression d'une cérémonie.