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30 mai 2020

Zone de résidence, Shetlets, Pogroms en Russie

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Par ce texte, je tiens à rétablir la vérité « un peu, voire beaucoup enjolivée » au sujet des shetlets, ces bourgades où les juifs dits de l’Est étaient obligés de se fixer. En effet, depuis plusieurs années, j’entends et je vois beaucoup de juifs askhenazim nostalgiques du Yiddishland, pays imaginaire dont les frontières économiques et culturelles étaient fixées entre plusieurs pays d’Europe de l’Est, Centrale, et Orientale et qui marqua la culture juive du 18 et 19ème siècle, et une partie du 20ème pour finir par disparaître dans les fumées des crématoires allumés par des hommes qui se voulaient l’égal des dieux..

Dans l'Empire Russe, les Juifs étaient déclarés indésirables, en particulier, à Moscou et  Saint Pétersbourg. Catherine II (surnommée la Grande Catherine) à l'instigation des commerçants russes à qui les juifs faisaient une sérieuse concurrence, décida en 1791 - puis décision reprise par les tzars suivants en place et jusqu'en 1915 - de les confiner dans une zone de résidence, constituée en vingt cinq provinces : L'Ukraine, la Lithuanie, la Biélorussie, la Crimée et une partie de la Pologne qui était à l'époque partagée entre la Russie, la Prusse et l'Autriche). Plus tard, ils furent expulsés des régions rurales situées à l’intérieur de la « zone » et obligés de vivre seulement dans des shtetlets.

Chaque pays ayant ses propres lois, surtout en matière de leur population juive, je vais me contenter de parler de ce que je connais et qui m’a été transmis pour une bonne part par mon arrière grand-père : Les zones de résidences en Russie. Les juifs actuels idéalisent la vie dans ces shettlets, bourgades juives, des zones de résidence. Mais, comme beaucoup de mondes disparus, ils ne semblent se souvenir que de ce qu’ils estiment les bons côtés du vivre entre soi. Pour ma part, j’essaye de faire la part des choses avec notre monde actuel et je dois avouer que ce dernier l’emporte largement.

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Si dans les zones de résidence puis, les shetlets, la restriction de libertés, et les persécutions sont légions, il reste que la charité a prospéré, les juifs s’aidaient les uns les autres. Parmi les sociétés charitables organisées par les Juifs, il y avait celles qui fournissaient des vêtements aux étudiants pauvres, de la nourriture cachère aux soldats, des traitements médicaux gratuits aux indigents, des dots aux fiancées sans ressources, et une formation technique aux orphelins. C’était un système de protection sociale extrêmement sophistiqué. En ces temps de grave détresse, aucun Juif n’était abandonné.

La renaissance de l’étude de la Torah qui avait fortement déclinées au point de devenir un domaine réservé à l’élite. Et avec elle, la Mouvement Musar (mouvement de la morale) qui rendit à l’étude de la morale sa place essentielle dans celle de la Torah. Tandis que les Juifs orthodoxes, après une hésitation initiale, acceptaient et embrassaient le « Mouvement du Musar, les non orthodoxes ont continué de s’y opposer. A noter surtout, parmi ses adversaires, une tendance appelée celle des Maskilim (« éclairés »), qui s’opposaient au judaïsme traditionnel sous toutes ses formes. Ils attendaient de leurs coreligionnaires qu’ils abandonnent le judaïsme et qu’ils rejoignent la culture russe. Ils affirmaient : « Etudions la culture russe… Parlons et écrivons en russe… Soyons comme eux, afin qu’ils nous acceptent et que nous puissions nous intégrer plus activement dans la société et mettre ainsi fin à l’horrible misère qui est la nôtre ! »

L’adhésion des ouvriers juifs au Bund (Union générale des travailleurs juifs) créé en 1897, militant pour l’émancipation des travailleurs dans le cadre d’un combat plus général pour le socialisme, il prône le droit des Juifs à constituer une nationalité laïque de langue yiddish. Son concept d'autonomie culturelle s’oppose donc tant au sionisme qu’au bolchevisme dont les membres du Bunds critiquent les tendances centralisatrices. Ce parti est également profondément antireligieux et considère les rabbins comme des représentants de l’arriération.

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 J’en reviens donc au Shetlet, si de bonnes choses en sont sorties, d’autres ont contribué à son isolement, notamment le fait que les juifs ne parlaient pas la langue du pays ou ils étaient « tolérés », ils ne s’exprimaient qu’en yiddish voire pour les plus cultivés d’entre eux en hébreu quoi que cette langue sacrée soit réservée pour les prières. De plus, leur habillement les désignaient à toutes sortes de vexations et discriminations, et rendaient leur employabilité difficile en dehors de la zone de résidence ou du shetlet d’où la misère de ces populations à laquelle il fallait ajouter une explosion démographique (pour compenser les morts ?)

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Sans compter les pogroms réguliers, auxquels ils étaient soumis. Spontanés ou organisés par les tzars ou autorités religieuses chrétienne en place, les populations étaient toutes désignées et sans défense contre ces déferlement de haine et de violence. Tout et rien était prétexte aux déclenchements de ses émeutes. Qu’il s’agisse de la Pâque - chrétienne et juive qui tombaient souvent en même temps ou à quelques jours d'intervalle - ou les « gentils » étaient persuadés que le sang d’un enfant chrétien était utilisé pour fabriqué les matzots. Que tenir pour responsables les juifs qui, selon eux, auraient crucifiés le christ, et…. Sans compter la haine gratuite, viscérale des boïars, des moujiks, des cosaques, bref de tous les non juifs.

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 La Russie a été particulièrement virulente dans ces pogroms. On en distinguait de trois sortes :

 . Celui ou les juifs étaient insultés et molestés, sans atteinte à leur vie.

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 . Celui ou ils étaient frappés et leurs biens pillés.

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 . Le dernier, ou ils étaient massacrés avec « raffinements » et leurs biens pillés et détruits lorsqu’ils ne pouvaient être emportés.

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Lorsque les cosaques pénétraient dans la zone de résidence ou le shettelt, ils s’empressaient de tuer le rabbin, puis tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin, violaient les femmes et les jeunes filles et enlevaient les jeunes garçons âgés d’environ 7 ans pour en faire de soldats et les enrôler ensuite dans l’armée au profit du tzar. (avant 7 ans trop jeune). Après trop vieux, ils auraient la mémoire de leur passé.

C’est pourquoi, contrairement à beaucoup, je n’idéalise pas le shetlet. Je préfère largement l’assimilation, sans pour autant rejeter la culture et certaines traditions, mais en ne faisant pas de ma culture et de ma religion un Etat dans l’Etat. En aucun cas je n’accepterai de vivre comme mes ancêtres, ce qui pour moi s’apparente à un cauchemar sans fin.

Mes sources : Mon arrière grand-père

                        Akedem

                        Lamed

                        Les terrres du Klezmer

 

 

 

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Commentaires
A
bravo, c essentiel de ne pas oublier. Vous pouvez lire "une histoire des juifs de pologne" d'henri minczeles. <br /> <br /> Je suis juif du coté maternel (d'italie) mais comme ma mère a tout renié , je me suis converti au christianisme. Elle m'insultait quand je voulais parler de mes origines juives...😥
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