Marche et démarche - Une histoire de la chaussure - Musée des Arts Décoratifs - Paris
Le constat surprend aujourd’hui : les femmes de cette époque portaient des souliers pour ne pas marcher ! Quelles chaussures portaient les enfants pour leurs premiers pas ? Comment les femmes adeptes du culte du petit pied, tant en Europe à partir duXVIIe siècle (Charles Perrault écrit Cendrillon en 1697) qu’en Chine depuis le XIe siècle, ont-elles pu concilier idéal de beauté et mobilité ? Quelles particularités des chaussures du quotidien permettent une marche aisée ? Quels sont les détails techniques qui, au fil des siècles, ont apporté plus de confort aux souliers ?
L’exposition s’ouvre sur une analyse de la façon de marcher au quotidien, de l’enfance à l’âge adulte, en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique. Du XVe au XIXe siècle on constate que certains facteurs environnementaux, tels les sols irréguliers et boueux, viennent contraindre la marche, imposant l’usage de souliers adaptés. En France sous l’Occupation, les pénuries engendrent la fabrication de semelles en bois qui entraînent une démarche saccadée et bruyante.
La marche militaire est également présente avec notamment la création de l’incontournable chaussure d’Alexis Godillot au XIXesiècle ; des chaussures de clowns et celles de Charlie Chaplin sont aussi exposées sans oublier les chaussures magiques telles que les talonnières d’Hermès ou les bottes de sept lieues !
Le fétichisme n’est pas en reste avec des chaussures élégantes de cuir aux talons vertigineux et des bottes lacées très haut. Elles évoquent, dans le XIXe siècle bourgeois, le fantasme notamment de la part de clients de maisons closes pour la contrainte des pieds et la démarche entravée. Plus proche de nous, en 2007, souliers et photographies évoquent la collaboration entre Christian Louboutin et David Lynch ; le célèbre bottier a demandé au réalisateur de photographier des danseuses du Crazy Horse portant des souliers à talons démesurés dans un univers délibérément fétichiste.
Au-delà d’une approche sur la chaussure comme simple accessoire de mode, « Marche et démarche. Une histoire de la chaussure » jette un regard nouveau et plein de surprises sur un accessoire que l’on enfile tous les jours et que l’on croit connaître.
Mon avis : ChezVolodia
Cette exposition est particulièrement intéressante car on y découvre comment et qui étaient les personnes qui pouvaient se chausser, de l'antiquité à nos jours. Il ne faut pas se leurrer les souliers étaient réservés à une certaine catégorie de la population, les plus misérables allant pieds nus.
On y découvre les cothurnes type de chaussures de l'antiquité gréco-romaine
Les incroyables socques des femmes orientales de haute condition
et je ne parle même pas de ces extraordinaires sandales de fakir (hum on l'est ou pas)
Nous remonttons le temps au travers de la mode non des tissus et du vêtement mais de la chaussure, un peu oublié dans par nos livres d'histoire, mais pas seulement nous y découvrons également toutes sortes de chaussures qu'elles soient créées pour le spectacles ou par la Haute couture dans une excentricité telle qu'il sied à la mode et, dans une extravagance futuriste, impossible à porter dans la vie réelle.
Nous avons également assité à la fabrication d'une paire de souliers devant un atelier reconstitué.
Petit bémol pour cette exposition. Les vitrines étaient très longues, mal éclairées et leurs abords bondés de monde ce qui nous a rendu difficile la visibilité mais également la prise de photos. Certaines gravures et tableaux n'étaient pas accessibles au regard car mal disposés sur les murs derrière des vitrines ou en contre-jour. Mais bon, ces petits inconvénients ne nous ont pas empêché d'apprécier notre visite.