Existrans 2008
Le 11 octobre 2008 s'est déroulé l'Existrans. Un rassemblement en vue de faire connaissance et de se rencontrer était prévu au métro Belleville. De là, partait le défilé pour terminer à Beaubourg au Centre LGBT enfin c'est ce que je croyais. Mon petit S... voulait y aller et moi bof, par curiosité peut être mais c'est tout, je n'ai pas une âme de militant et puis, depuis 7 ans l'eau a coulé sous les ponts. Mais en tout cas, pas question que mon petit S... se passe de déjeuner. Après l'excellent diner qu'il m'avait préparé la veille, il méritait amplement une invitation au restaurant. Vers Goncourt, il y a un copain à lui qui travaille dans un restaurant indien. Nous avons été servis comme des rois.
Mais dans tout ça, la manif avait commencé son défilé. Nous les avons rattrapé rue du Temple. Mouais, bon, j'ai proposé à S... de rester sur le trottoir pour les regarder passer, ce qui serait également plus facile pour faire des photos que lorsqu'il faut se dégager ou se retourner, et dire aux gens de patienter, le temps qu'on leur tire le portrait. Mignon petit S..., pas contrariant, qui a acquiescé avec en plus un charmant sourire en me disant comme tu veux A... Qu'il est adorable. De tout façon les gens avait eu le temps de se connaître, ce dont moi, je n'avais absolument pas envie. Je venais en spectateur point.
Vu le quartier ou la manifestation a démarré, quand les banderoles ont pu être déchiffrées et les slogans criés ou devrais-je dire hurler par mégaphone, l'incompréhension voire l'amusement s'est propagés dans les rangs des badauds. Bien entendu les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence étaient là, c'est bien un des seuls trucs que j'ai aimé. Elles sont formidables de gentillesse et de dévouement. A République un sitting a eu lieu, tout le monde par terre durant une ou deux minutes pour protester contre le laxisme de l'état envers les trans atteints du sida (enfin si j'ai bien compris). Puis direction Beaubourg par les petites rues derrières République.avec passage obligé devant le Centre LGBT. mais là surprise le cortège continue à défiler pour finir par s'arrêter un peu plus loin que l'esplanade du Centre Beaubourg. A noter tout de même que l'indulgence des passants surtout ceux d'un certain âge, lorsque nous sommes arrivés à Beaubourg était bien moins qu' amusée mais franchement hostile. De plus, dans la manifestation certaines avaient cru bon de se dénuder le haut du corps. Moi je m'en fiche, mais S... en a été choqué, d'abord parce que ça se passait en pleine rue et que pas un des policiers n'a fait de remarque et de deux parce qu'il est d'une autre culture et que pour lui se montrer ainsi signifiait un total mépris des autres, ce qu'il ne peut concevoir évidemment. Par ailleurs, dans les badauds figuraient beaucoup d'orientaux et d'africains et pour eux, ces filles ou ces gars filles sont passés (ées) pour des putains et des salopes, n'ayons pas peur des mots.
Après un discours enflammé de toutes les organisations qui ont participé à l'élaboration de ce défilé, avec présentations des différentes associations et banderoles, la manifestation s'est dispersée. Ils devaient tous se retrouver aux Souffleurs, un restaurant ou le soir un concert spectacle devait avoir lieu. Comme S... et moi étions mal à l'aise parmi eux et surtout ne nous y reconnaissant pas contrairement à la Gay Pride, nous avons continué de jouer les anonymes et sommes partis de notre côté prendre un repos et un goûter bien mérités dans un bar gay du marais. Mais je suis quand même content de ma journée car j'ai pu avoir mon petit S... pour moi tout seul, il avait tellement peur qu'on se perde qu'il n'a pas lâché ma main, de Beaubourg jusqu'au soir qu'on rentre.
Lorsque nous sommes arrivés chez nous. J'étais flapi S... également. Mais il nous a fait tout de même un merveilleux diner avec ce qu'il a trouvé dans le frigo et les placards, un vrai cordon bleu hum, je devrai peut être m'y mettre aussi. La soirée est passée et s'est terminée très agréablement par une magnifique pause décrassage et détente dans la salle de bain ce qui n'était pas du luxe. C'est là qu'on voit que Paris est sale. Mon petit S... m'a dit qu'il avait eu peur de déteindre en prenant son bain (hé oui, bien évidemment que je plaisante). Quand il est enfin sorti de sa pataugeoire (la baignoire) Il s'est enfoncé dans le lit que j'avais eu la bienheureuse idée de préparer et ou là, nous avons "commémoré'" cette journée.