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28 septembre 2020

Yom Akkipurim 18/09/2020 à la tombée de la nuit au 19/09/2020 à la tombée de la nuit

 

office-kippour-synagogue

Hier soir a commencé le jour du " Grand Pardon" ou "Jour des Propriations". Cette fête qui se déroule le 10 du mois de Tichri (Septembre/octobre) correspond au 7ème mois de l'année dans le calendrier de la torah est pour la première fois mentionnée dans le Lévitique comme un jour solennel rendu par l'accomplissement d'un rituel d'absolution.

Lévitique 16, 29-31 : « C’est pour vous une loi immuable : au septième mois, le dix du mois, vous affligez vos âmes et vous ne faites aucun ouvrage, tant l’indigène que l’émigré installé parmi vous. En effet c’est ce jour-là qu’on fait sur vous le rite d’absolution qui vous purifie. Devant le Seigneur vous serez purs de tous vos péchés. C’est pour vous un sabbat, un jour de repos, où vous affligerez vos âmes. Loi immuable. »

Lévitique 23,26-32 : « Le Seigneur adressa la parole à Moïse : "En outre, le dix de ce septième mois, qui est le Jour des Expiations, vous tiendrez une réunion sacrée, vous affligerez vos âmes, et vous présenterez un mets consumé au Seigneur ; vous ne ferez aucun travail en ce jour précis, car c’est un jour d’expiations, où se fait sur vous le rite d’absolution devant le Seigneur votre Dieu. Ainsi, quiconque n’affligerait pas son âme en un tel jour serait retranché de sa parenté ; et quiconque ferait quelque travail en un tel jour, je le ferais disparaître du sein de son peuple. Vous ne ferez aucun travail : c’est une loi immuable pour vous d’âge en âge, où que vous habitiez. C’est pour vous un sabbat, un jour de repos, au cours duquel vous affligerez vos âmes. Depuis le neuf du mois au soir jusqu’au lendemain soir, vous observerez ce repos sabbatique". »

C’est seulement à cette occasion que le grand-prêtre pouvait pénétrer dans le Saint des saints, c’est-à-dire dans l’endroit du temple où résidait la présence divine. L’origine de la fête réside donc dans un « rite d’absolution ». Outre le sacrifice d’un taureau et d’un bélier sur l’autel, le grand-prêtre transfère symboliquement tous les péchés du peuple d’Israël sur un second bouc « pour Azazel ». Celui-ci est ensuite conduit au désert où il est abandonné. C’est l’origine de la notion bien connue de bouc-émissaire, qui désigne une victime destinée à expier les fautes commises par d’autres.

Cette journée est marquée par un jeûne intégral destiné à obtenir le pardon des fautes commises pendant l'année passée. C'est la journée la plus respectée du Judaïme.

Mishna Yoma 8,1 : « A Yom Kippour, il est interdit de manger, de boire, de se laver, de s’oindre, de porter des chaussures en cuir et d’avoir des relations sexuelles ».

Pendant la cérémonie de Kippur le talès est porté en continu et lorsque les fidèles sont réunis à la shull, l'office commence par  un chant traditionnel remontant à l'époque médiéval : le Kol Nidre

 

Traduction :

Au nom du conseil d’en Haut
et au nom du conseil d’en bas,
avec le consentement
de l’Omniprésent — loué soit-Il —
et avec le consentement
de cette sainte congrégation,
nous déclarons
qu’il est permis de prier avec les transgresseurs.

Tous les vœux que nous pourrions faire
toute interdiction ou sentence d’anathème
que nous prononcerions contre nous-mêmes,
toute privation ou renonciation que,
par simple parole, par vœu ou par serment
nous pourrions nous imposer,
depuis le jour de Kippour passé
à ce jour de Kippour
et depuis ce jour de Kippour
jusqu’à celui de l’année prochaine
(qu’il nous soit propice),
nous les rétractons d’avance ;
qu’ils soient tous déclarés non valides,
annulés, dissous, nuls et non avenus ;
qu’ils n’aient ni force ni valeur ;
que nos vœux ne soient pas regardés comme vœux,
et nos interdictions comme interdictions
ni nos serments comme serments

Et il sera pardonné
à toute la communauté des enfants d’Israël
et à l’étranger qui séjourne parmi eux ;
car l’erreur a été commune à tout le peuple.

OIP

Le texte est chanté par un seul, le psalomiste, dos tourné à l'assemblée des fidèles. Son chant douloureux et triste résonne par tois fois dans la shull et c'est seulement après l'avoir écouté que d'une seule voix, les fidèles répondent par la formule suivante :

"Qu'il soit pardonné à toute la communauté des enfants d'Israël comme à l'étranger qui séjourne au milieux d'eux, car toute la communauté a failli". Alors peut commencer la longue litanie des prières et de contritions qui ne cessera que lorsque résonnera le shofar.

Selon le rite ashkénaze, le texte est dit en araméen. Mais, au coeur du Koil Nidré une phrase est écrite et prononcée en hébreu : "Depuis ce jour de Kippur jusqu'au prochain Kippur". 

L'origine du texte est inconnu. Il serait apparu dans la liturgie au VIIème siècle. On ignore ses origines et les circonstances de son émergence dans la liturgie. En revanche on sait qu'une fois apparu, il fut pendant des siècles l'objet de multiples disputes et controverses au sein des communautés juives. Il a été subverti, affadi, modifié, annulé, rejeté, suscitant un embarras de taille pour les talmudistes, du fait de son contenu manifeste irrecevable, mais aussi à cause des conséquences funestes qu'il eut sur la vie des communatés. Il a servi d'argument et de justification aux persécutions antisémites. Ce texte offre encore et toujours un argument probant, servi sur un plateau par les juifs à leurs persécuteurs.

Ouvrant la fête la plus importante du judaïsme, il a pu être interprété par certains en ces termes : « Nous, Juifs, nous nous déclarons par avance déliés de nos engagements ; nos serments n’ont pas à être tenus, nos promesses sont de pure forme… d’ailleurs nos serments, nos engagements et nos promesses n’en sont pas ! »

Quelle aubaine pour les antisémites ! Quel appui donné par la liturgie même pour conforter la représentation du juif trompeur et perfide !

La raison aurait voulu qu’il soit effacé des livres de prière. Il n’en fut rien. Ce texte, dans ses différentes versions, a toujours sa place dans la liturgie. Dans toutes les synagogues du monde, à de rares exceptions près (certaines communautés juives réformées), sa psalmodie ouvre l’office de Yom Kippour.

Accordons-lui donc la force d’un dire impossible à annuler, d’une trace impossible à effacer, d’une contrainte de répétition, donnons-lui la valeur d’une tradition au sens où Freud l’entendait, à savoir la transmission de génération en génération de contenus mnésiques, de traces de l’histoire et du vécu des ancêtres indépendamment de toute communication langagière.

Mes sources : Rachi, le Talmud, la Torah.

 

 

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