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zdraztvitié
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6 octobre 2016

En son absence...

534943_569432566425230_501209318_nVoilà presque deux mois que mon amour est en tournée à Londres. Il danse à la fois dans un ballet moderne et des danses classiques indiennes : Baratha Natyam et Odissi. La troupe a beaucoup de succès. Elle devait rester 15 jours et pour finir ne revient que fin octobre. Si je suis content pour lui, je suis inquiet. Les entraînements, les répétions font qu'il se donne à plus de 200%. Au fil de ses messages, téléphonés ou sur facebook, je suis plus ou moins mis au courant de ses soucis : ses chevilles et ses pieds le font terriblement souffrir, ça ne m'étonne guère, taper des talons pour marquer les temps avec de gros grelots aux chevilles, pas évident. Pour le ballet il doit faire des bonds et des "porter" qui vu son gabarit se révèlent très fatiguants. Ayant assisté à quelques répétitions, et bien qu'il n'en dise pas le quart, j'imagine très bien ce qu'il se doit de supporter. Mais bon, il est content, le public est très chaleureux. Il est également très fier, car en plus de son fixe, ses vacations ont été augmentées.

Roudoudou a ce côté oriental-asiatique qui fait que les hommes sont élévés pour subvenir aux besoins d'une famille. Bien que nous soyons deux hommes et que je travaille aussi. Il lui semble naturel, compte tenu qu'il a vu son père faire pareille avec sa mère, et que lui-même a fait la même chose avec sa maman, de me remettre chaque mois et à chaque vacation, ses bulletins de paie ainsi que ses salaires. De plus comme je suis commerçant, et que je fais la comptabilité de mon magasin, c'est pour lui un moyen de se décharger de la corvée des comptes.  Il faut voir avec quelle fierté il me remet ou pose sur la table, après chaque tournée ce qu'il a gagné. Je ne me sens pas le coeur de lui dire combien cela me gêne, car je me sens capable de subvenir à nos besoins à tous les deux, même s'il y a des mois ou le salaire que je me verse est inférieur à ce qu'il peut ramener chez nous, heureusement que je fais des traductions, enfin bref....

Malgré mes occupations professionnelles, j'oscille depuis qu'il est parti entre angoisse et déprime, quand ce n'est pas jalousie et oui, j'ai beau me dire qu'il ne m'appartient pas, que c'est un sentiment particulièrement moche. Et bien qu'il ne m'ait jamais donné l'occasion de douter de lui, je ne peux m'empêcher de penser à toutes les occasions qu'il doit avoir, à la concurrence que d'autres danseurs et/ou mécènes et/ou admirateurs peuvent me faire. Et je tourne et retourne de sombres idées toute la journée et surtout le soir, lorsque je me retrouve seul dans notre lit.

Londres, c'est si près et si loin. En raison des impôts qu'ils soient sur le revenu, fonciers, locaux et des nombreuses autres charges que nous avons, je n'ai pu m'y rendre comme je l'aurais voulu. De son côté, étant de représentation quasiment en continu y compris en matinée le dimanche après-midi, nos retrouvailles ont été assez espacées. Lorsque je vais à Londres, il me faut prévoir un petit budjet. Son meilleur ami avec qui il partage sa chambre a gentiment proposé à mon petit S...de la lui laisser en totalité, pouvant dormir chez un copain. Seulement voilà, je me sens mal de "chasser" un autre danseur de la chambre qu'il partage avec roudoudou tout ça pour que nous puissions avoir une partie de jambes en l'air (hum oui, je sais le terme laisse à désirer) toutefois c'est bien de cela qu'il s'agit. Aussi, lorsque je me rends à Londres en plus du train je prends une chambre d'hôtel, ce qui me revient avec les billets de train entre 300 à 400 euros, sans compter ce que je dépense sur place. Ca fait un peu pingre, mais malheureusement, la réalité et en ce moment, c'est hard.

Aussi, ce week end, c'est mon amour qui est venu sur Paris, je suis allé le chercher à 8 h 30 samedi matin, à l'Eurostar. Comme d'habitude il était chargé comme un mulet. Nous nous sommes vus en même temps et au diable la foule, nous nous sommes embrassés, les sacs nous entourant comme pour nous protéger, délimitaient notre espace privé.

Je lui ai proposé de prendre un petit déjeuner à la gare, mais non il voulait tout de suite rentrer chez nous, ce que nous avons fait. A peine arrivés, il a ( nous avons) joué les petits poucets entre l'entrée, le salon, et notre chambre ou il m'a emmené d'autorité. J'en étais bouche bée (hum bien que celle-ci soit occupée) mon amour étant plutôt réservé, même dans l'intimité. Et là ce fût un feu d'artifice renouvelé autant de fois qu'il a été demandeur, entre-coupé de siestes. En fin d'après-midi, j'ai réussi à l'emmener, avec bien du mal, au magasin que j'avais découvert pour lui faire choisir des articles de peinture, des toiles, des cahiers d'esquisses. Cela lui a fait plaisir, mais il n'avait qu'une envie, rentrer ! et quand il veut quelque chose c'est tout de suite immédiatement. Nous sommes donc rentrés chez nous et le restaurant "Chez Pouchkine" est venu nous livrer notre dîner.

Le dimanche matin, sous des trombes d'eau, je suis sorti acheter quelques douceurs à la boulangerie pour notre petit déjeuner. Je suis heureux, il a goûté à presque tout ce que je lui proposais. Il a par contre refusé tout net ma proposition de sortir dans la journée prétextant être fatigué, qu'il repartait ce soir, et qu'il voulait rester avec sa minette et moi. Moi qui croyais bien faire... Mais hum, tant mieux pour nous (sa minette et moi) il s'est montré tellement attentionné et affectueux qu'arrivée l'heure de son départ je me suis mordu les lèvres pour ne pas m'effondrer. Nous avions conclu dès le début de notre relation que je ne l'accompagnerais pas pour ses départs en tournée, c'est trop dur pour lui comme pour moi. Nous n'aimons ni l'un ni l'autre les adieux sur un quai de gare ou un aéroport, nous nous gardons pour nos retrouvailles. Aussi, je lui simplement faire un signe de la fenêtre lorsque son taxi s'est éloigné, gardant en mémoire son visage tourné vers la vitre arrière.

De son passage,  il n'est resté que son pyjama en tas sur notre lit. Son verre à thé à moitié bu, un gâteau grignoté et un peu de linge à laver. Son eau de toilette flottant dans toutes les pièces de l'appartement. Sa minette est restée derrière la porte espérant qu'il allait revenir, puis elle s'est fait une raison et est allée se coucher sur ses vêtements de nuit, qu'il m'est impossible d'attraper pour les laver, Mlle se roule dessus et les têtent espérant y trouver quoi ...?

Va me falloir vivre avec le souvenir de nos ébats toute la semaine, vendredi soir c'est moi qui irais à Londres !

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Commentaires
K
Bonsoir Aliocha<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne vous oublie pas, mais je suis restée un certain temps sans me promener sur vos blogs. Aussi suis-je tombée sur une avalanche de textes que je lis toujours avec plaisir et intérêt.<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que vous ne pourrez jamais éviter de gueuler contre l'homophobie, c'est aussi gueuler contre la bêtise qui engendre la cruauté... Je vous encourage à continuer à le faire encore et encore. De mon côté, je cherche moi aussi comment faire évoluer la situation, celle-ci comme toutes les situations de domination, d'oppression... Notre monde est hiérarchisé, je déteste la hiérarchie.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous devrions être égaux, j'imagine que vous êtes bien d'accord.<br /> <br /> <br /> <br /> Je relirai avec attention "Le Birobidjan", texte très dense qui contient une foule d'informations. Je ne suis pas très calée en histoire et j'ai grand tort. Il est pourtant indispensable d'avoir de repères et de voir comment les choses se répètent - ce qui n'est pas une raison de baisser les bras ! Comprendre les mécanismes de l'histoire nous rend un peu plus intelligents. Nous pourrions en profiter pour tenter d'être un peu moins moutons !<br /> <br /> <br /> <br /> Mais si je vous écris ici, sur ce texte consacré à votre amour, c'est parce que je suis profondément touchée chaque fois que vous évoquez votre passion amoureuse. Vous savez, c'est pareil chez les hétéros quand ils aiment sincèrement. Et plutôt que séparer les LGTB et les hétéros (je ne dis pas que vous faites cela, mais je parle de ce qui se passe le plus souvent), je préférerais qu'on se côtoie amicalement, dans le respect des uns et des autres.<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai remarqué que cela vous gène, quand votre Roudoudou (j'adore ce nom... qui fut le mien mais il y a vraiment longtemps !) vous confie ses gains. Vous êtes tous les deux de deux cultures tellement différentes ! J'ai lu il y a très longtemps sur son blog la honte que lui a infligée son oncle du fait qu'il n'aura jamais d'enfant et ne perpétuera donc pas sa lignée. Cette histoire-là est fort triste, car l'oncle et le neveu ont été profondément blessés et qu'il n'y a peut-être pas eu de chemin de réconciliation possible. <br /> <br /> <br /> <br /> Je suis en train de lire "Tsiganes" de Jan Yoors, où l'auteur explique pourquoi le monde des gadge (vous, moi...) et celui des tsiganes ne peuvent se concilier. C'est le point de vue de l'auteur qui est bien placé pour ressentir cela.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans ce cas aussi je regrette qu'il n'y ait pas de rencontre possible, je veux dire qu'il y ait deux mondes tellement différents que la compréhension est impossible.<br /> <br /> <br /> <br /> Or, votre couple en est la preuve, des personnes de culture très différentes peuvent s'entendre, et si tout le monde vivait dans cet état d'esprit, vous ne croyez pas que le monde tournerait mieux ?<br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés de Kaly
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