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zdraztvitié
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13 avril 2022

L'écriture, sur les autres et sur soi-même

 

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Ecrire parce qu'on à quelque chose à dire que l’on ne peut exprimer autrement que par l’écriture. Les raisons en sont nombreuses : la peur de ne pas pouvoir se faire entendre, de se faire comprendre, par timidité, pour une impression de liberté, afin de faire passer des idées, des ressentis, des atermoiements, de confronter des idées, de combler une solitude qu’elle soit choisie ou subie, que sais-je encore ? Si à l’oral nous utilisons le langage vernaculaire à l’écrit il en est tout autre. Sans être écrivain, nous tenons compte des tournures de phrase, de la grammaire, de la syntaxe, de la ponctuation.

Mais écrire sur les autres, disséquer voire évaluer leur écrits, leur sensibilité, leur rapport aux choses n’est-ce pas présomptueux, ne surestimons-nous pas notre intelligence, notre faculté à juger et à prendre partie, à émettre des opinions pouvant être ou s’apparenter à des critiques ? et que nous estimons justes ?

Quant à écrire sur soi, quel égocentrisme, s’imaginer que nos pensées, nos avis, peuvent intéresser d’autres personnes que nous. Mais écrire sur soi, permet de dire ce que l’on n’oserait pas si un interlocuteur se trouvait en face de nous, de faire une introspection de notre personnalité, de se construire ou reconstruire pour certains, de se dévoiler dans tout ce que nous avons de beau, de laid, de sincère, de honteux et parfois d’inavouable, même si la pudeur empêche certains d’entre nous de « se laisser aller ». Mais même si nous pratiquons automatiquement et/ou inconsciemment une autocensure de nos écrits, reste quand même un certain affect selon les sujets qui nous interpellent.

Mais cela me semble naturel, notre opinion en tant qu’être humain qui réfléchissons, qui tirons des conclusions, qui nous dévoilons , signifie que nous existons, que nous nous estimons que nos opinions ont de la valeur et qu’elles méritent d’être exprimées. Il serait inquiétant si nous étions imperméable à tout ce qui se dit et se passe, que nous nous déprécions car s’il est de bon ton de jouer la modestie, point n’est utile de se dévaloriser.

Ecrire reste un moyen de faire connaître sa personnalité, de se faire connaître ou reconnaitre par d’autres en fonction de ce que nous écrivons et/ou débattons. L’écriture est un formidable moyen pour lâcher prise, être enfin soi-même. Tout le monde ou presque (du moins dansl les pays occidentalisés) à accès à l’écriture tous ceux qui savent lire. Nul besoin de grand-chose pour commencer, du papier, un crayons et des idées bien évidemment. Un récit peut être d’actualité, romancé, adapté à la vie actuelle ou à une situation vécue.

L’écriture peut retranscrire tant le réel que l’imaginaire. L’écriture est un formidable moyen d’expression, à condition de ne pas l‘utiliser pour éliminer un rival, pour calomnier, diffamer et/injurier qui ou ce qui ne nous plait pas (texte, homme ou régime politique), d’où l’importance d’une censure créé par des institutions religieuses ou étatiques pour limiter voir interdire la propagation d’œuvres ou d’écrits par trop licencieux…

Le langage oral s’exerce dans toutes les activités quotidiennes, en famille, à l’école, grâce à la pression de l’environnement, alors que le langage écrit dépend de l’apprentissage scolaire spécifique, programmé et progressif qui commencent à l’école maternelle. A l’écrit nous préférons utiliser le langage véhiculaire qui nous permet d’atteindre des communautés de langues différentes.

Les supports de l’écriture sont divers et variés :

. La carte postale est l’écriture de l’instant et suppose un texte court, on envoie des nouvelles, et elle permet à ses lecteurs de suivre nos déplacements.

. La lettre, elle, est l’écriture de l’affect, elle nous permet de donner des nouvelles épistolaires et ponctuelles, de une à plusieurs pages, elle n’a pas de limite sinon celle du temps dont on dispose pour écrire. Son contenu est plus informatif et peut s’adresser aussi bien à la famille, qu’au monde extérieur : ami, connaissances, administrations, etc…
Les sujets qu’on y aborde sont plus approfondis, les pensées plus abouties même si la pudeur régit bon nombre desdites lettres. Dans ces lettres on y évoque aussi ce qui demeure un lien entre les absents : métiers, passions, fêtes, loisirs.


. Le journal qu’il soit intime ou autre, le carnet de voyages est souvent un témoignage en différé. L’écriture en est moins régulière. Ce sont souvent des notes qui peuvent prendre un style télégraphique avec un récit plus ou moins organisé, mais une chronologie respectée. agrémenté de photos et/ou de dessins. Le destinataire peut être identifié ou non. Le temps utilisé est le présent, première personne du singulier et/ou du pluriel. Son utilité est de garder en mémoire des faits, des situations tels qu’ils/elles ont été vécus (es) pour les restituer plus tard à d’autres personnes.

Entre subjectivité et objectivité : de l’écriture affective à l’écriture témoignage, les écrits demeurent du domaine personnel, de l’intimité de l’individu.


Entre censure et autocensure, de la sincérité à l’omission volontaire. La censure reste un moyen de contrôler l’information (médias, politiques, religieux, presse). L’autocensure, elle est un moyen de rassurer : ses proches, ses lecteurs. De dédramatiser une situation, de se conformer à ce qui est en vigueur, correct, moral.


Vous l’aurez compris, le fait d’écrire n’est pas un acte anodin. Tout écrit à un impact. Tout écrit reste au contraire de ce qui est dit oralement. D’où l’importance de la réflexion.

 

 

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Commentaires
A
Réflechir à ce que l'on écrit, oui ; s'autocensurer par peur des représailles tyranniques, non. Vous avez oublié de mentionner le pamphlet, cette caricature dont nous avons le droit d'user en france. Critiquer et se moquer sont des droits inspirées des Lumières, même s'ils sont désagréables. <br /> <br /> J'ai pour ma part écrit deux romans inspirés de mon vécu : l'un sur la drogue, l'autre sur l'homophobie. Cela m' effectivement permis de dire haut et haut ce que les individus refusent d'écouter : le viol. C'est une réalité sur la laquelle j'insiste car elle n'est écoutée par aucun LGBT, cette communauté qui préfère se voiler la face en jouant la victime au lieu de reconnaitre qu'elle aussi fait souffrir les autres. <br /> <br /> La liberté d'expression est à double tranchant : elle peut certes être un formidable exutoire qui permet de reconnaître des réalités douloureuses que nul ne veut voir, mais elle peut hélas être utilisée à mauvais escient, comme le fait zemmour, en se permettant de réviser l'histoire au profit de délires néonazis. <br /> <br /> Ecrire et être publié permet de rendre compte des réalités méconnues. S'exprimer en parlant de soi n'est pas forcément un égocentrisme forcené, contrairement à ce que pensent les intolérants. Parler de soi, cela peut être une façon d'enrichir d'exemples concrets une idée. Après tout, l'Histoire n'est faite que d'anecdotes quotidiennes, de vécus personnels ; si nous censurons les opinions personnelles, nous censurons le concept de Vie qui découle des coeurs et des esprits : c'est la pire chose à faire. Le propre de la démocratie consiste à engager un dialogue avec autrui, à voir que l'Autre a ses propres humeurs, ses faiblesses, ses forces. La tyrannie, elle, ne fait que censurer les opinions qui dérangent l'ego faible en niant l'altérité. Ecrire est un acte démocratique, politique, philosophique, artistique. On crée, on crie, on dénonce, on se moque, on invente, on aime, on déteste, on renouvelle, on espère, on désespère. Ecrire, c'est dire beaucoup de soi et d'autrui, c'est raconter ce que l'on est dans son intimité, ce que l'on a parfois honte de dire aux autres. Quand j'ai écrit "requiem pour un danseur " et "la destinée du cygne noir", cela m'a rendu malade, car j'ai extrait de moi des souvenirs douloureux, vrais, cruels, mais cela m'a permis de voir la vérité en face. En tant qu'écrivain, je ne peux que défendre l'acte d'écrire comme un acte de foi envers l'humanité, un acte d'espérance et de repentance. En tant qu'auteur, je ne peux que cautionner la liberté de connaître et de reconnaître l'Humain comme le faisait Levinas. Et surtout, je prône la liberté de dire et de hurler la nécessité d'exprimer nos propres réalités. La société est constituée d'individus qui ont des droits et des devoirs. Certes, nous ne pouvons pas tout dire n'importe comment, les mots ont un sens, un poids, mais nous n'avons pas le droit de censurer ce qui ne plaît pas à notre ego blessé.
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zdraztvitié
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