Dimanche dernier, nous sommes allés participer à la 14ème fête de Ganesh organisée par la communauté hindoue de France et en particulier les Tamouls. Qu'en dire ? c'était un émerveillement pour les yeux comme pour les sens. Toutes ces couleurs, ces senteurs, on se serait cru en Inde en plein coeur du 10ème et du 18ème arrondissement de Paris.
La fête commençait à 9h le matin par les cérémonies religieuses puis, on sortait les chars et la procession commençait à 11h pour se terminer vers 15h. Il y avait non pas une multitude, mais une foultitude de monde. Difficile de prendre des photos, mais en se relayant et puis j'avais un bon passe droit en S... avec moi.
Mes yeux ne savaient ou se poser et encore moins sur quoi se fixer. Les chars étaient précédés de danseurs, de femmes portant sur la tête des offrandes, des pots remplis de camphre qu'elles faisaient brûler pour se purifier et purifier la foule par la même occasion. Toutes étaient parées comme des "chasses", avec des tenues ressemblant à celles des mille et une nuit, enfin dans ce que l'on imagine. Les enfants surtout, même les plus petits étaient couvert de bijoux, c'était un ravissement, un émerveillement permanent au fur et à mesure que le cortège avançait.
Après les danseurs et les femmes, sont arrivés les pénitents, qui d'après ce que j'ai compris expient des fautes vraies ou supposées aux fins de gagner une vie meilleure dans le cycle des réincarnations. Ils portent à cet effet de lourds arceaux de bois pesant plusieurs kilos, ornés de plumes de paon et de fleurs, avec lesquels ils dansent jusqu'à atteindre l'état de transe. Dailleurs tous les danseurs entrent en transe. Pour éviter qu'ils ne se trouvent mal de par leur état et surtout à cause de la chaleur, ils sont aspergés régulièrement d'eau
Sur le parcours, tous les commerçants indiens et sri-lankais, avaient dressé de petits autels comportant des offrandes destinées au Dieu, hum si je me rappelle bien : des noix de cocos, des feuilles de tabac et de bétel, des bananes, des poudres de prières, mais là je sèche lamentablement pour me rappeler le nom.
Ces autels sont destinés à porter chance et permettent aux prêtres de bénir les fidèles. Mon amour étant d'ailleurs très religieux en a profité pour lui aussi se faire bénir. Les commerçants très généreux également à cette occasion ont préparé de la nourriture dans des barquettes et des boissons fraiches ou chaudes qu'ils remettent au passage à tous les participants au cortège, à titre gracieux bien entendu.
Après tous les danseurs et les pénitents, sont arrivés les chars supportant le Dieu et les divinités. Mon amour a été un peu déçu de ne pas avoir été choisi pour tirer le char. par contre moi j'ai été égoîstement ravi. Imaginez-vous deux gros chars tirés à bras d'hommes par des cordes. Vu l'élan pris pour faire avancer ces mastodontes, mon S... ne faisait pas le poids, il aurait été écrasé dès le départ.
Parait qu'en Inde ils sont 3 fois plus gros, ce que je crois aisément - Un char est tiré par les hommes, les femmes poussant derrière, l'autre est tiré par les femmes, les musiciens, les prêtres et les fidèles récitant des prières venant derrière. Très impressionnant et je le dis et redis : superbe.
Sur le passage du char ou trônait Ganesh, les noix de coco ont été brisées et attention si vous ne voulez pas recevoir un éclat dans la figure, ça fait très mal. Car elles sont cassées en étant jetées directement sur la chaussée. Ca porte chance.
Le cortège est rentré dans la cour du Temple vers 15h, pas facile de passer dans la rue Philippe de Girard qui est très étroite et pour couronner le tout l'immeuble du temple est en travaux. Là les fidèles ont pu faire encore des prières et remettre leurs offrandes au Dieu dans des odeurs d'encens et d'épices assez entêtentes.
Nous nous sommes lavés les pieds, ah bah oui, pour suivre le cortège derrière les chars il faut être pieds nus par respect pour le dieu, suivant ce que S... m'a dit. Je vous dis pas l'état de nos pieds. Ayant reçu de la nourriture, nous en avons mangé une partie sur le trottoir et donné l'autre à des personnes moins chanceuses que nous.
Nous sommes rentrés dans un état de saleté pitoyable. Seul mon amour avait sa chemise propre et pour cause, il a défilé le torse nu comme le veut la coutume et c'est le doti qui a tout pris. Nos pieds même lavés et relavés sont restés sales, ça partira à la longue. Nous avons passé une journée fantastique. J'espère que les lecteurs de ce récit auront bien voyagé et qu'ils nous rejoindrons l'année prochaine.