Gay Pride ou Marche des Fiertés 2011
Pour ma part je préfère Gay Pride que Marche des Fiertés. Hum oui, être fier de quoi, d'être gay ? non, si je n'en suis pas honteux je n'en suis pas fier. Je suis comme je suis et je fais avec. Ceci dit, nous étions comme prévus au départ du défilé à 14h et même avant, ce qui nous a permis de faire de sympathiques photos avant la foule.
Tout d'abord que je vous raconte notre journée. : Levé tard pour roudoudou après une merveilleuse nuit d'amour partagé. Il a décrété qu'il ne mettrait pas le bermuda que je lui avais préparé. Ah bon ! Il a (n'est-il pas contrariant et difficilement sondable ?) décidé de porter son short en cuir, ses rangers et un polo blanc. J'ai donc fait de même pour être en harmonie avec lui mais, craignant un peu la réaction des gays cuir, car cela est déjà arrivé que l'on nous propose de monter sur un char. Oups, question discrétion c'était pas tout à fait ça.
Donc nous voilà partis et arrivés à Montparnasse à 13h30, ou nous ne sommes pas passés inaperçus, mais roudoudou semblait être content d'afficher notre visibilité et le fait que nous soyons un couple. Donc si roudoudou était content, moi aussi ! Nous avons pu tout à loisir regarder les chars regroupant les diverses associations, nombreuses cette année surtout les féministes, les lesbiennes et les homoparentalités. Nous avons vu les "figurants et les participants se préparer" et avons pu prendre quelques photos après avoir bien évidemment demandé les permissions. Celles-ci nous ont été accordées avec beaucoup de gentillesse et une certaine complicité. Le fait d'être reconnu comme gays et de participer à ce genre de manifestation semble nous relier tous malgré nos différences : homosexuels (les), travestis (ies), transsexuels (les). Notre "accoutrement" bah oui je ne peux appeler autrement la manière dont nous étions vêtus nous a permis beaucoup de privautés... les cuirs ont bien voulu poser pour nous, la gentillesse de S... a fait le reste auprès des communautés de travestis et de transsexuelles y compris les brésiliennes.
Malgré notre désir nous n'avons pu qu'entendre la voix d'Arielle Domballe donner le départ du défilé, impossible de l'approcher, ni même de la voir, il nous aurait fallu batailler avec un amas compact de journalistes, de gens de la sécurité, de fans et nous n'étions pas de taille. Par ailleurs, notre dignité nous empêchait de nous conduire en groupies.
14h ébranlement des convois. Nous avons beaucoup apprécié les tambours brésiliens et nous avons esquissé quelques trémoussements vite réprimés lorsque nous nous sommes aperçus qu'on nous regardait. Nous avons donc suivi sagement le cortège.Je ne sais au juste quel était le premier char, mais nous avons repéré :
Aides, Act Up, Halte à l'Homophobie, Homoparentalité, notre char : celui du Beit Haverim, Gay Elit autocar rose bonbon, Les Dérailleurs, associations à vélos, Amnistie Internationale en petite voiturette trainée par un vélo et vêtu de jaune, Le char contre la répression de l'homosexualité au moyen orient, orné de pendus mentionnant le noms des pays qui pratiquent ce châtiment. Sida-info avec sa capote rose géante. Le flag avec les policiers arrosant les marcheurs avec leur pistolet à eau, les Hôpitaux de Paris : donneur d'orgasmes, les Sourds Muets à qui nous avons fait des signes pour qu'ils voient que nous sommes avec eux-même s'ils ne nous entendent pas., les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence toujours en première ligne et sur tous les fronts, etc...Certains manquaient à l'appel : La Cantine des Ginettes Armées, Escualita, et d'autres plus festifs et commerciaux que revendicateurs.
Parmi les participants, beaucoup de travestis (hommes vers femmes), de transsexuelles idem, les habituels parasites qui confondent manifestation revendicatrice et fête foraine, vêtus d'oripeaux faits de bric et de broc, le corps barbouillé de dessins et de signes qu'eux seuls étaient aptes à déchiffrer. Nos "loulous" de banlieux, un peu moins nombreux à cette heure que vers 17 h carburant déjà aux rhum, vodka, punch et complètement bourrés et insupportables 1h après le départ. Les filles pour certaines à demi-habillées pour d'autres les nichons au vent, se déchainant sur la musique sortant à flots des chars, les garçons pour ne pas être en reste, avec le pantalon découvrant largement le cul sur un slip plus ou moins net et beuglant je ne sais quoi à je ne sais qui.
Notre trajet nous a mené comme l'an passé, de Montparnasse à l'Observatoire, Bld St Michel, Gare du Luxembourg, bld St Germain, Mutualité, Arrivés sur le pont de Sully, nous nous sommes arrêtés un peu pour souffler avant de passer l'Octroi (petit barrage mis en place par les organisateurs pour leur permettre et d'annoncer les chars s'y présentant et récolter de la part de tous les participants quelques euros pour organiser la Gay Pride 2012) Juste avant le pont, nous sommes tombés sur des lesbiennes butch complètement déchainées et remontées contre la gente masculine qui hurlaient dans un haut parleur, pancartes à l'appui. Sur le pont lui-même c'était plutôt des gays qui regardaient passer le défilé, plus âgés souvent en couple, calmes et non exhibitionnistes ce qui a beaucoup plu à roudoudou (toujours très à cheval sur la tenue et les attitudes...).
Après avoir donné notre obole, nous sommes arrivés au boulevard Henry IV et ça bouchonnait ferme, donc nous avons fait une halte boissons-pipi dans un café. Il y avait un petit peu de vent, mais il restait que la température était très chaude au soleil et que malgré les petites bouteilles d'eau que nous avions déjà consommées, il faisait encore soif. D'autant que des petites voitures ambulantes et d'autres plus conséquentes, s'échappaient une fumée épaisse, parfois nauséabonde, de merguez, d'oignons, de gras (heureusement que les musulmans n'aiment pas les gays et nous vouent aux gémonies, par contre ils ne crachent pas sur leur argent...).
Nous avons vu passer les chars regroupant les associations politiques : CFDT, UMP, CGT, FSU, le Ecolos, les Eaux de Paris qui offraient des verres d'eau, bienvenus, aux participant à la marche. Ensuite, des associations, Musicales : le Gay Musette pour danser à deux du même sexe évidemment, les musicales pour les gays et lesbiennes jouant d'un instrument, les Dérailleurs pour les amoureux de "la petite reine", les randos pour les ramateurs de randonnées.
En dernier sont arrivés, les jeeps des SM Cuirs, les Hommes en Caoutchoux, les adeptes de ces groupes gays et nous avons été embarqués par eux (non non pas dans la jeep mais avec les marcheurs, ouf !). Nous avons fait connaissance avec des "Cuirs" portant des jupes plissés (en cuir évidemment) et des rangers. Roudoudou a eu beaucoup de succès, à cause de son physique et de ses origines, il faut reconnaitre que ce doit être assez rare de voir un jeune gay indien qui plus est vêtu de cuir. Mais je veillais, pas question qu'on lui fasse des propositions, qu'on le drague ou se permette des privautés avec lui. C'est mon mec et je ne partage pas !
Nous avons également taillé une bavette avec des hommes seuls qui portaient comme seul ami ? un petit chien. D'autres vêtus de tartan avec toujours les rangeos aux pieds. Nous avons croisé beaucoup de lesbiennes mais tellement surexcitées et en groupe compact, quand ce n'était pas en couple, que nous ne nous sommes pas attardés à les saluer. Quelques transsexuelles très sympathiques ont bavardé avec S... c'est vrai qu'il intrigue beaucoup le chéri !
Un kissing géant était prévu à 20 h à la Bastille ou était dressé un podium déversant une musique abrutissante, mais vu le monde sur la place et surtout dans quel état la plupart était, nous ne sommes pas restés. Des bouteilles d'alcool étaient cassées un peu partout sur les trottoirs et la chaussée, des personnes faisaient des comas éthyliques et des overdoses ? sur les trottoirs. La tension était propice à tous les excès, bagarres comprises. Pourtant la police et les secours étaient sur le pied de guerre. Les poubelles criaient leur désespoir d'être pleines attendant désespérément le passage des éboueurs. Mais je ne regrette pas d'avoir raté le kissing géant, mon amour m'en a fait un pour moi tout seul, dans une petite rue ou nous ne risquions pas de regards indiscrets et celui-là, je l'ai savouré comme jamais je n'aurais cru. Tout mon corps était en émoi et d'après ce que j'ai ressenti, celui de mon roudoudou aussi.
Comme nous ne souhaitions pas rentrer tout de suite, nous nous sommes dirigés dans le Marais, en évitant le quartier juif (hum oui shabbès étant terminé je risquais de rencontrer des connaissances et pas question de les embarrasser voire de les choquer, apikorsim oui, mais il y a des limites). C'était merveilleux et magnifique toutes les boutiques gays et gays friendly étaient pavoisées de drapeaux arc-en-ciel. Nous avons croisé des camions qui certainement se rendaient à la Bastille. Les bars vomissaient leur clientèle sur le trottoir, tous les magasins de bouche : restaurants, boulangeries, bars étaient remplis de monde. Pour les voisins par contre, ça devait pas être top, la musique tonitruante ajoutée aux bruits des voix, des verres ...Il m'avait pourtant sembler lire un tract qui disait que les habitants du Marais, ne tolèreraient pas de tapage outre-mesure mais bon...
Nous avons diné dans notre restaurant habituel, bien que n'ayant pas réservé nous avions notre petite table attitrée qui nous attendait, et nous avons fait des envieux en allant nous y installer après y avoir été invités par les patrons eux-même, pendant que d'autres faisaient la queue depuis un moment sans succès. Nous avons pris notre temps, puis nous sommes allés au Yono passer le reste de la soirée. Nous sommes rentrés à point d'heure et mon amour s'est à nouveau déchainé. Très heureux de sa journée, il tenait à le manifester et à me remercier comme il se doit. Va s'en dire que je n'ai pas dis non....
FIN de la journée ! mais, pas de la nuit ! Toutes nos photos sont là : https://picasaweb.google.com/Wolitzcek/GayPride2011APARIS?authkey=Gv1sRgCL3TubXksMz-Hw#