Peindre la photographie - Gerhard Richter
Exposition se tenant au Musée d'Art Moderne du Centre Pompidou du 06 juin au 26 septembre 2012.
Ce peintre est né à Dresde en 1932 et formé en Allemagne de l'Est s'enfuit en 1961 avec sa femme Marianne Eufinger à Düsseldorf, en République fédérale. Il s'inscrit à l'Ecole des beaux-arts où il rencontre Sigmar Pokke, Blinky Palermo et Konrad Lued avec lesquels il fonde le groupe du réalisme capitaliste. Ils se définissent commes des "artistes pop allemands" Richter apparaît sur la scène européenne au début des années 1960 avec des oeuvres inspirées directement de photographies qu'il appelle les "photos peintures".
Ses tableaux, peints à partir de ses propres photographies ou d'images choisies dans la presse, sont empreints d'une stricte neutralité expressive. La fidélité aux images reproduites est le résultat d'un procédé classique de duplicada après un quadrillage des phyotos, l'image est agrandie grâce à un épiscope puis recopiée sur le support choisi. L'effet final de flou est quant à lui obtenu en frottant la peinture encore humide avec une brosse.
J'ai toujours énormément de mal avec "ce qui est allemand" en raison sans doute de leur passé et de ce que nos familles en ont souffert. C'est donc avec circonspection et une certaine envie d'être désagréable dans ma vision des oeuvres de cet artiste que j'ai entrepris ma visite. Et je dois dire que mes critiques me sont restées dans la gorge. Tout est beau !
Les premières toiles mises en valeur à l'entrée de l'exposition sont des oeuvres peintes en réminiscences de son passé (famille nationale socialiste, jeunesse hitlérienne, oncle peint d'après une photographie de lui en uniforme d'officier nazi, tante exécutée dans le cadre du programme d'eugénisme hitlérien). L'atmosphère sombre de ses premiers portraits est directement lié à l'expérience traumatisante de la guerre (notamment les toiles représentant les incursions d'avions de chasse lâchant des bombes et celle de la ville de Dresde en ruine).
Avec d'autres toiles, il évoque également le romantisme par ces peintures représentant des paysages de montagnes, de nuages et de marines puis, dans les années 1960 son langage pictural évolue vers l'abstraction. Il évacue toute figuration, tout geste, tout message.
Certaines de ces toiles malgré leur beauté m'ont laissé un sentiment de malaise, notamment celles de la série 18 octobre 1977, à travers la représentation de la mort représentant dans la prison de Stammheim des leaders du groupe révolutionnaire Baader-Meinhoff.
Mais je pense que la vidéo faite avec quelques unes de mes photos vous en diront beaucoup plus, car chacun d'entre-nous a sa propre émotions et restent sensibles à certaines oeuvres que d'autres trouveront moins évocatrices.